28 octobre 2025
Par Marie-Hélène Therrien
L'essai Plus rien n’échappe à l’ARN messager ‑ Hommes, animaux, plantes : une contamination du vivant est en cours, de Jean‑Marc Sabatier et Estelle Fougères, publié chez Guy Trédaniel éditeur, propose une réflexion nécessaire dans le contexte actuel.
Dans une époque où les certitudes s’effritent et où les promesses technologiques se font parfois vertigineuses, ce livre se présente comme un cri — puissant, nécessaire — qui interroge l’un des tournants les plus déterminants de notre ère. Dès ses premières pages, on est saisi par l’audace du propos : l’ARN messager, cette lettre microscopique de la vie, ne serait plus confinée au seul champ de la médecine humaine, mais deviendrait un vecteur universel de transformation, touchant les plantes, les animaux, les écosystèmes entiers.
Dans une époque où les certitudes s’effritent et où les promesses technologiques se font parfois vertigineuses, ce livre se présente comme un cri — puissant, nécessaire — qui interroge l’un des tournants les plus déterminants de notre ère. Dès ses premières pages, on est saisi par l’audace du propos : l’ARN messager, cette lettre microscopique de la vie, ne serait plus confinée au seul champ de la médecine humaine, mais deviendrait un vecteur universel de transformation, touchant les plantes, les animaux, les écosystèmes entiers.
Jean-Marc Sabatier, biologiste renommé, et Estelle Fougères, journaliste scientifique aguerrie, unissent leurs talents pour délivrer un ouvrage qui ne fait pas dans la demi-mesure. Leur constat est saisissant : « la « vaccination » n’est plus un outil médical : c’est un dogme. »
Et sur ce terreau, ils creusent profondément, explorant les ramifications d’une technologie à l’ombre immense.
Et sur ce terreau, ils creusent profondément, explorant les ramifications d’une technologie à l’ombre immense.
Ce qu’ils dénoncent n’est pas simplement une innovation, mais un glissement — une forme de « métamorphose du vivant » — où les êtres humains, les animaux et même les plantes deviennent partie prenante d’un vaste système expérimental. « Des légumes modifiés pour « protéger » ceux qui les consomment », écrivent-ils, « une médecine furtive qui s’impose sans qu’on en mesure les enjeux ».
Leur plume vibre d’un mélange rare : la rigueur de la science, la ferveur de l’éthique, l’urgence du constat.
L’ouvrage se déploie avec clarté, accessible mais sans concession. Le duo d’auteurs fait le pari de ne pas s’enfermer dans un jargon hermétique, tout en rendant hommage à la complexité des mécanismes biologiques et technologiques explorés.
Le lecteur fait la découverte des vaccins auto-amplifiants, les trans-amplifiants, les « points quantiques de graphène ».
Le lecteur fait la découverte des vaccins auto-amplifiants, les trans-amplifiants, les « points quantiques de graphène ».
Mais l’enjeu n’est pas uniquement technique : il est d’abord philosophique, politique, existentiel. Jusqu’où laissera-t-on la science dicter, façonner, éventuellement dominer le vivant?
Chaque chapitre s’ouvre sur un questionnement, chaque argument se mue en appel à la vigilance. C’est un livre que l’on lit autant avec l'esprit qu’avec le cœur. Ce qui frappe, c’est la tonalité prophétique — sans tomber dans le catastrophisme creux. Les auteurs scrutent l’horizon d’une expérimentation à l’échelle planétaire, et posent la question clé : « Mais jusqu’où irons-nous ? Et, surtout, jusqu’où accepterons-nous d’aller ? »
À une époque où la technologie peut tout changer : les gènes, les écosystèmes, les chaînes alimentaires, ce livre s’impose comme un phare. Il incite à ne pas abdiquer notre capacité à interroger, à débattre, à choisir. Il rend hommage à la liberté qu’il faut cultiver face à l’innovation.
Chaque chapitre s’ouvre sur un questionnement, chaque argument se mue en appel à la vigilance. C’est un livre que l’on lit autant avec l'esprit qu’avec le cœur. Ce qui frappe, c’est la tonalité prophétique — sans tomber dans le catastrophisme creux. Les auteurs scrutent l’horizon d’une expérimentation à l’échelle planétaire, et posent la question clé : « Mais jusqu’où irons-nous ? Et, surtout, jusqu’où accepterons-nous d’aller ? »
À une époque où la technologie peut tout changer : les gènes, les écosystèmes, les chaînes alimentaires, ce livre s’impose comme un phare. Il incite à ne pas abdiquer notre capacité à interroger, à débattre, à choisir. Il rend hommage à la liberté qu’il faut cultiver face à l’innovation.
Pourquoi ce livre mérite d’être lu?
Parce qu’il soulève des questions majeures pour notre temps : l’influence croissante des technologies sur le vivant, le rôle des institutions, le pouvoir de la science.
Parce qu’il ne se contente pas de dénoncer : il documente, il explique, il force la réflexion.
Parce qu’il parle à chacun : que l’on soit scientifique, citoyen, lecteur curieux, on sort transformé, alerté, peut-être même éveillé.
Parce qu’il ne se contente pas de dénoncer : il documente, il explique, il force la réflexion.
Parce qu’il parle à chacun : que l’on soit scientifique, citoyen, lecteur curieux, on sort transformé, alerté, peut-être même éveillé.
Parce qu’il installe un dialogue urgent : entre la technoscience et l’éthique, entre la liberté individuelle et les choix collectifs, entre l’homme et la nature.
Plus rien n’échappe à l’ARN messager est une lecture indispensable. Un livre qui bouscule, qui interroge et surtout qui engage. Jean-Marc Sabatier et Estelle Fougères nous offrent un regard sans compromis sur un monde où les frontières du vivant semblent s’estomper — et où la question n’est plus seulement « peut-on ? », mais « faut-il ? ». Après avoir refermé cet ouvrage, nul ne peut prétendre ne pas entendre l’alarme silencieuse qu’il lance — et qui prend vie dans le bruissement fragile de tout ce qui vit.
Plus rien n’échappe à l’ARN messager est une lecture indispensable. Un livre qui bouscule, qui interroge et surtout qui engage. Jean-Marc Sabatier et Estelle Fougères nous offrent un regard sans compromis sur un monde où les frontières du vivant semblent s’estomper — et où la question n’est plus seulement « peut-on ? », mais « faut-il ? ». Après avoir refermé cet ouvrage, nul ne peut prétendre ne pas entendre l’alarme silencieuse qu’il lance — et qui prend vie dans le bruissement fragile de tout ce qui vit.
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L’Orpheline du Temple de Victoria Mas, publié aux Éditions Albin Michel, est un roman qui suscite la curiosité. Dans l’ombre crépusculaire de la Révolution française, Victoria Mas installe un huis-clos aussi sobre qu’envoûtant, au cœur de la tour du Temple, lieu chargé d’une mémoire tragique, théâtre du déclin de la monarchie et du désenchantement d’une nation. Là, entre des murs lourds de silence et de suspicion, le jeune gardien révolutionnaire Joseph Herbelin se voit confier une mission inattendue : veiller sur la dernière prisonnière royale, Marie-Thérèse de France, fille de Louis XVI et de Marie-Antoinette. À travers cette rencontre improbable entre un fils du peuple et une enfant du trône, l’auteure explore les failles de la ferveur révolutionnaire, la confrontation entre l’idéalisme et l’humanité, entre la justice et la pitié.
Le récit, tout en tension contenue, déroule une partition où chaque mot semble pesé, chaque silence chargé d’émotion. Victoria Mas choisit la sobriété, la retenue, la lenteur du dévoilement. Le jeune Herbelin, exalté par les idéaux de la République, découvre peu à peu, à travers le regard et la dignité de sa prisonnière, l’ambiguïté de la cause qu’il sert. Son engagement vacille, ses certitudes se fissurent, et ce vacillement intérieur devient le véritable sujet du roman. Dans ce face-à-face tendu et fragile, la compassion s’invite comme une trahison, l’humanité devient résistance.
Par la solitude et le renoncement de Marie-Thérèse, Victoria Mas interroge la notion même de sacrifice. L’héroïne n’a ni éclats ni discours flamboyants : sa force réside dans le silence, dans cette manière de se tenir droite malgré l’effondrement du monde autour d’elle. En elle s’incarne la noblesse d’âme face à l’humiliation, la persévérance d’une foi et d’une mémoire que rien ne parvient à abolir. L’autrice nous rappelle que les véritables martyrs de l’Histoire ne sont pas toujours ceux dont on sculpte les statues, mais souvent ceux qui endurent dans l’ombre, oubliés de tous.
La plume de Victoria Mas, d’une grande élégance, conjugue la précision historique à la finesse psychologique. Loin d’une fresque politique, L’Orpheline du Temple est avant tout une méditation sur la conscience et la culpabilité, sur la fragilité des convictions quand elles se heurtent à la réalité de la souffrance humaine.
Ce roman brille par sa capacité à rendre visible l’invisible : la lente transformation d’un homme, l’effacement progressif d’un idéal, la grâce silencieuse d’une jeune femme qui, même enfermée, n’a pas renoncé à sa grandeur intérieure. Le Temple devient alors le symbole d’une prison spirituelle, celle de tous ceux qui se débattent entre devoir et compassion, loyauté et vérité.
En conclusion, L’Orpheline du Temple s’impose comme une œuvre d’une rare justesse, à la fois historique et universelle. Victoria Mas y confirme son talent singulier : celui de faire entendre les voix effacées, les murmures du passé que l’Histoire officielle a relégués au silence. Un roman qui bouleverse sans jamais forcer l’émotion, qui questionne notre rapport à la justice, à la mémoire et à la dignité. Une lecture à recommander, non seulement pour sa beauté littéraire, mais pour la réflexion profonde qu’elle inspire sur ce que signifie, en tout temps, rester humain.

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